Je suis seul aujourd'hui car Olivier est en

stage. Je goûterai sans lui le plaisir de cette

belle journée d'été. Après quelques problèmes de batterie de voiture récalcitrante, j'arrive au pied du petit sommet qu'il faut franchir pour pouvoir approcher de l'aire. L'atmosphère est humide, le soleil tape déjà fort et il n'est que 8h30. Le sac est plein : trépied, boitier plus objectifs, deux petits bouts de corde afin de s'assurer, polaire et coupe-vent, etc. Les 500 m de dénivelée sont avalés en une petite heure : je croise un renard, quelques pouillots de Bonelli et attaque la descente dans les buis et les sapins. Ca paraît plus facile que la dernière fois avec Olivier : peut-être que de savoir où on va aide ! J'entends l'aiglon piailler et bifurque sur la droite. Un coup de jumelles. Quelle différence... En seulement un mois il a doublé de taille et a revêtu son plumage sombre, il est juste encore un peu dégarni sur le haut du crâne. Je suis juste en lisière de forêt, sous un buis. Je me recule, il continue à crier mais ce n'est pas après moi qu'il en a. Je récupère le sac, descends vers le point d'obs et installe le filet de camouflage et le matériel photo (300 mm plus doubleur qui me servira de lunette d'observation ).

Le moindre bruit l'intrigue : un klaxon sur la route, le pic vert qui décolle, un bourdon qui passe trop près... Il observe aussi attentivement le ciel, crie de temps en temps. Il est en forme et l'envol n'est pas loin : près de trois mois depuis l'éclosion, on sent qu'il commence à s'impatienter. Les battements d'ailes sont nombreux, il entretient son plumage avec soin. Quand il passe son bec sur les plumes de sont corps, de petits flocons blancs s'envolent, restes du duvet, et il essaie de les attrapper.

Un pic vert qui ne m'a pas vu se pose à une dizaine de mètres puis s'aperçoit de ma présence et s'envole dans de grands cris. Dix minutes plus tard, un geai atterrit dans le pin sylvestre où je me trouve, à moins de trois mètres. J'ai le flemme d'enlever l'appareil du trépied. On se regarde dans les yeux puis il décide d'aller se percher plus loin.

L'aiglon entre temps s'est déplacé vers un petit patch d'herbe, entraine les muscles de ses ailes. De vigoureux battements d'ailes le font s'élever un peu avant de retomber. Fatigué, il somnole un peu. J'entends un des adultes crier

Comme tous les jeunes rapaces, l'aiglon fiente vers l'extérieur de l'aire
19 juillet
Suite les 4 & 5 Aout

 

Déjà trois heures sur place, je remballe. Avant de partir, je fais un tour sur un petit éperon rocheux à une dizaine de mètres du point d'obs. Quelques plumes et une pelote qui s'ajoute à une belle pelote fraiche qui m'attendait à mon arrivée sur le point d'obs.

derrière moi, en vol. Chico n'a rien remarqué, moi je ne vois rien...